Formation presbyacousie 3 et 4 décembre Bordeaux

Prise en charge orthophonique de l’hypoacousie : un enjeu majeur

5 182 000 personnes sont sourdes ou malentendante en France.

Présentation des journées de formation

Au-delà de 60 ans, une personne sur deux a une perte auditive significative.

Mais seulement 30% des personnes âgées ont conscience d’une gêne auditive (JNA 2008).

La déficience auditive a pour conséquence un handicap social bien plus important qu’on ne l’imagine habituellement. Ce handicap provient de la perte ou de la dégradation des fonctions primordiales de l’audition : l’alerte et la communication audio-verbale. Il en résulte un isolement qui est la conséquence de ces deux sortes de privations sensorielles.

Privé d’ambiance sonore, la personne malentendante ne participe que par intermittence à la cascade d’événements qui se produisent à faible niveau sonore, dans son environnement proche. Ce processus constitue un facteur supplémentaire de risque par annulation de la fonction d’alerte. De plus, la privation sensorielle tend à couper le malentendant du monde extérieur, lui donnant ainsi une attitude et un comportement atypique pouvant susciter la curiosité ou le rejet.

David Lodge, dans son dernier livre « La vie en sourdine », dit bien que « les gens qui ne vous connaissent pas ignorent que vous êtes sourd jusqu’au moment où ils essaient de communiquer avec vous pendant un certain temps mais sans y parvenir, et alors ils éprouvent de l’irritation plutôt que de la compassion ».

Partiellement privé de communication audio-verbale, la personne malentendante a tendance à se retirer de toute participation à la vie sociale.Cette attitude est certes liée à la diminution des capacités de communication, mais aussi à des freins d’ordre psychologique : refus de l’état de malentendance, minimalisation du handicap, crainte d’une moquerie.

Chez les sujets atteints de presbyacousie évolutive, le cheminement est progressif et, sans une aide extérieure, le refus s’aggrave avec le temps. Ces personnes sortent ainsi peu à peu de la communication.

Les orthophonistes, de par leur expérience, peuvent dire qu’avec l’âge, la baisse de l’audition est inéluctable, mais que le handicap peut être limité.

L’appareillage doit permettre d’améliorer la communication. Le port d’aides auditives sans être trop précoce, doit cependant être décidé assez tôt ; en effet il faut éviter l’isolement par manque de communication et il est d’autre part nécessaire que les capacités d’adaptation du sujet soient intactes.

Il est actuellement reconnu que le seul port d’aides auditives ne suffit pas. Que sans rééducation orthophonique, ces prothèses atterrissent souvent dans le tiroir d’une table de chevet. Et que du coup elles ne servent à rien.

Présentation sur la presbyacousie

La rééducation orthophonique s’appuie sur les capacités auditives restantes liées à l’état organique auditif, mais également sur la qualité du traitement de l’information auditive. Elle tient compte aussi bien des interactions des autres sens que de l’état moteur et cognitif du patient. C’est dans ce sens qu’elle prend en compte la personne dans sa globalité, en fonction de ses habitudes de vie, afin de diminuer les situations de handicap. Elle implique un travail interdisciplinaire, sur le champ de l’appareillage, de l’entraînement à l’utilisation de l’audition fonctionnelle, du développement de nouvelles postures de communication.

C’est pourquoi la Fédération Nationale des Orthophonistes, après la maladie d’Alzheimer, après l’autisme, se propose de contribuer, une fois de plus, à la formation continue des orthophonistes. Dans ce but, une session de 2 jours de formation sera offerte aux orthophonistes autour de l’évaluation, la rééducation et l’accompagnement de la personne malentendante.

Ces formations auront lieu dans chaque région.

Ces journées de formation, en partenariat avec la Fondation Caisses d’Epargne pour la Solidarité, s’inscrivent dans le cadre du projet pluriannuel développé par la Fondation avec la FNMF (Mutualité Française) visant au déploiement de plates formes d’évaluation des capacités visuelles et auditives.

Une première formation s’est tenu les 3 et 4 octobre 2008 à Hôpital Simone VEIL d’Eaubonne-Montmorency. Elle a été animée par :

  • Nadia Fraoucene, gériatre du Centre d’Evaluation Gérontologique de Paris
  • Didier Bouccara, ORL au Service d ’O.R.L de l’Hôpital Beaujon de Clichy
  • Laurent Vergnon, ORL membre du GRAP (Groupe de Recherche Alzheimer Presbyacousie)
  • Eric Bizaguet, audioprothésiste à Paris
  • Emmanuèle Ambert-Dahan, orthophoniste au Service d ’O.R.L de l’Hôpital Beaujon de Clichy

Une trentaine d’orthophonistes y ont participé.

Programme de la formation :

– Physiologie de la personne âgée

– Diagnostic et évaluation de l’hypoacousie : un enjeu majeur.

– Presbyacousie et appareillage

– Evaluation et rééducation du sujet âgé : définition et conséquences de la surdité, signes qui font consulter, évaluation orthophonique, réhabilitation auditive, apprentissage de la lecture labiale, axes de la rééducation, difficultés et limites de la lecture labiale, la rééducation auditive, les exercices

En Aquitaine, la formation « Presbyacousie » se tiendra les 03 et 04 Décembre à Bordeaux.

Nous espérons vous voir nombreux à ces journées.